Alors que l’insécurité alimentaire demeure alarmante dans la province de l’Ituri, plus de 100.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition aiguë sévère.
Lorsqu’elle avait 18 ans, Brigitte a fui son village à cause de la violence qui sévissait. « Il y avait des massacres et j’ai fui après avoir perdu mon père et mes deux tantes », se rappelle Brigitte qui a aujourd’hui 21 ans. La jeune femme s’est réfugiée à Kingoze, un camp pour personnes déplacées à Bunia dans la province de l’Ituri.
Un an après son arrivée au camp, Brigitte tombe enceinte d’une petite fille, Anna, qui a aujourd’hui deux ans. Depuis plusieurs mois, Anna souffre de la malnutrition. « Nous ne mangeons pas bien parce que l’alimentation n’est pas variée », explique Brigitte. La petite fille a été prise en charge lors des consultations préscolaires organisées par l’UNICEF et sa santé s’améliore progressivement. Enceinte de son deuxième enfant, Brigitte a reçu des conseils lors de ses différentes consultations. « Je suis informée sur les bonnes pratiques nutritionnelles et j’espère que mon bébé sera en bonne santé », confie Brigitte qui espère toujours pouvoir retourner dans son village. « Je prie pour que la paix revienne dans mon village car si j’étais chez moi, je ne manquerais pas de nourriture pour ma fille et je pourrais continuer mes études », conclut Brigitte.
On estime que plus de 1,6 million de personnes sont déplacées en Ituri, sur une population totale de 5,7 millions de personnes. Emmanuela a, elle aussi, fui son village pour se réfugier au camp de déplacés de Kigonze. « La vie ici est très dure », explique Emmanuela qui a récemment perdu son fils aîné des suites d’une longue maladie.

Augustin, son deuxième enfant âgé de 6 mois, souffre de malnutrition. « Trouver de la nourriture est un problème et nous mangeons la même chose tous les jours », explique la maman. Augustin est pris en charge gratuitement grâce à l’appui de l’UNICEF. « Je n’ai pas de travail ici, je ne peux pas imaginer comment mon fils serait s’il n’était pas sous traitement », explique Emmanuela.
Plus de 100.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère dans la province de l’Ituri. Au camp de Kigonze, Salomé Malosi s’occupe seule de Kasanga (24 mois) et Kisombo (4 ans), ses deux petits enfants. « J’ai tout abandonné pour sauver nos vies et venir ici », déclare Salomé qui faisait de l’agriculture et du commerce dans son village d’origine. « Je n’avais jamais vu un enfant souffrant de malnutrition », s’exclame-t-elle.

Dans le camp, Salomé n’arrive pas à nourrir correctement ses deux petits-enfants, qui souffrent aujourd’hui de malnutrition. « Comme il n’y a pas assez de nourriture dans ce camp, mes petits-enfants sont affamés », continue Salomé qui est soulagée de recevoir de l’aide. « Le retour de la paix dans nos villages est le seul moyen de mettre fin à la malnutrition dans ce camp », conclut la grand-mère.
Environ 2,8 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence dans la province de l’Ituri. En plus de fournir des articles non alimentaires et d’hygiène, l’UNICEF mobilise une réponse multisectorielle qui intègre la protection de l’enfance, l’eau et l’assainissement, la santé, l’éducation et la nutrition dans le sud du territoire d’Irumu. L’UNICEF appelle la communauté internationale et les autres acteurs humanitaires à redoubler d’efforts.
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